La Tour nouvelle, la Tour de cristal, unit les lueurs et les lumières, les aubes et les crépuscules, l’élan vers l’abîme divin et l’imaginaire.

 

LA TOUR

Route large. 
Horizons immenses.
Ciel d’une pureté séraphique, ineffable, exaltante.
Au loin, la tour d’un temple hindou découpe superbement et capricieusement le bleu.
Je la contemple avec une extase profonde. 
Seul, un regret pâle au fond de mon coeur :
Être venu si tard sur la route divine !
À ma droite, une caravane surgit, 
Grotesque, 
Composée d’ânes et de curés. 
Les curés ont un visage de rustre, 
Un visage épais où la grandeur de Jéhovah s’enlise dans les marais.
Chaque âne porte un curé.
Chaque curé porte, à son tour, sur son dos paillard, 
Une grosse commère réjouie. 
Et la Tour métaphysique, faite de flamme et d’éternité, fulgure à l’horizon.