Un recueil de poèmes, d’hymnes à la vie, au long chemin des femmes et des hommes, aux dieux et aux muses, à l’amour et aux puissances de la nature.

 

 

Ô Muses, fronts sereins pleins de la sagesse supérieure, vous les figures les plus sidérales de la Divinité, versez-moi toujours l’ambroisie!

Mon âme gémissante est enfermée dans une glace qui flotte sur d’atroces océans ; que vos suaves haleines libèrent la flamme indestructible et l’aspirent dans l’épanouissement sans bornes !

Mon âme a parcouru d’innombrables métempsycoses ; elle a grondé dans le corps d’un lion, frémit sur les ailes d’une libellule ; 

Enfin elle est allée dans l’énorme fournaise du soleil où bouillonnent les vertiges et les splendeurs; elle a revêtu la robe de lumière et s’est roulée, ivre d’extase, dans les rayons intelligents.

Jusqu’au jour fatal où les doigts de cendre d’une illusion terrible l’arrachèrent à cette demeure colossale pour l’emprisonner dans une tour de sang et de chair, dans le corps humain.

Ô Muses, cœur palpitant des mondes invisibles, allumez en moi l’impérissable étincelle sacrée, pour qu’enfin je chevauche la monture invulnérable dont l’aile ardemment déployée m’emportera à travers les abîmes jusqu’au mystère inextinguible où rêve Dieu !

Hymne aux Muses, Lys Funèbres, François Brousse